Au départ, il n’y a que de l’eau plate, ou de l’eau dormante, souvent même de l’eau trouble : des parents désespérant de leur enfant raté, un industriel qui a pris l’économie pour le Bon Dieu, une municipalité sceptique. Que faire avec tout çà ? 

Lorsqu’on nous pose des questions sur notre métier d’animateur ou qu’on nous demande notre “ méthode » ou encore quelle est notre «  démarche », on nous trouve un peu embarrassés, confus, démunis ; et nous le sommes car nous aimerions pouvoir répondre simplement: “Et bien voilà ! Au départ, il y a de l’eau, à l’arrivée du vin ».

Dire que le résultat est systématique, non. 

L’alchimie suppose bien un certain nombre de conditions réunies :  d’abord des personnes consentantes, ensuite des jarres en bon état, des actes précis à poser au bon moment. Mais tout cela ne suffit pas. 

Le reste, le plus important, est la qualité de l’espérance, cette espérance qui s’accommode de toutes les formes d’intelligences, de sensibilités, de situations, cette espérance qui trouve même un malin plaisir à s’accommoder des défauts et des erreurs. 

Voilà qui fait grincer des dents les perfectionnistes que nous sommes, nous qui avons été engendrés par le monde du rationnel et du “zéro défaut ».

 

Iris Aguettant